06/03/2006 Texte

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Interview RMC-Info

Jean-Jacques Bourdin : Le président Chirac achève aujourd’hui sa visite d’Etat en Arabie. Les réformes s’avèrent lente dans ce pays..

Antoine Basbous : Oui le rythme est lent, c’est un rythme désertique. Il y a un an, les femmes n’avaient pas le droit de participer aux élections municipales. En revanche, elles ont pu participer aux élections des chambres de commerce et d’industrie et deux femmes ont été élues à Jeddah. Donc, elles accèdent un peu à leurs droits. Mais à ce rythme-là, il faut peut-être attendre une ou deux générations pour les recouvrer complètement.

RMC : L’Arabie est-elle devenue fréquentable parce riche ?

Les riches sont souvent fréquentables et, là, il s’agit de voir qui va mieux fréquenter l’Arabie saoudite. S’agit-il des Anglo-saxons, qui ont une très grosse part du marché, ou d’autres pays comme la France ? Le problème c’est qu’il faut que l’Arabie change et l’Arabie, après les attentats majeurs du 12 mai 2003, a commencé à changer. La preuve c’est que cette Arabie, qui a engendré Ben Laden et le wahhabisme, sa doctrine, est en train de changer. L’actuel roi a convoqué un sommet extraordinaire de 57 pays islamiques, un sommet de l’OCI en décembre dernier, pour impulser un changement de la doctrine wahhabite. Si cette doctrine, pour devenir belliqueuse à ce point, a mis neuf générations, pour la désamorcer, il faut attendre un peu mais le premier pas a été franchi en décembre dernier.

RMC : les relations franco-saoudiennes sont-elles bonnes ?

Elles sont bonnes sur le papier. Sur le plan du dialogue politique, elles sont excellentes. En revanche, il faudrait matérialiser ces bonnes relations par des commandes. Et là, on verra ce que sortira de cette visite du président de la République.

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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